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  • "Le film

De Ken Loach, avec Ian Hart, Rosanna Pastor, Frédéric Pierrot, Iciar Bonnain, 1994


A Liverpool, de nos jours : en mettant de l'ordre dans les papiers de son grand-père David qui vient de mourir, Kim découvre son passé de militant communiste et antifranquiste. En 1936, chômeur, il a quitté sa fiancée Kitty pour partir en Espagne défendre ses idéaux républicains.

 

Il rejoint alors le POUM (Parti Ouvrier d’Unification Marxiste) et fait son apprentissage de milicien avant de monter sur le front en Aragon. Il sera alors confronté aux conditions de la guerre d’Espagne : combat avec des armes datant du XIXème siècle et affrontements majoritairement verbaux. A travers son exepèrience on découvre également la place des femmes sur le champ de bataille et les conditions de vies des combattants…


Et, malheureusement, l’extrême division régnant dans les rangs républicains : Anarchistes, staliniens, armée populaire de la république… ne s’entendent que rarement tandis que les franquistes avancent dangereusement.

 

 


 

 

  • Pourquoi est-il important pour nous, jeunes socialistes de voir ce film ?

Ken Loach est un grand réalisateur humaniste. Si il a réalisé ce film en 1994 sur la guerre d’Espagne, ce n’est pas pour faire un film d’action et finalement dire que la guerre c’est mal dans un monologue final. Non, Loach est un metteur en scene engagé, son but était de nous montrer bien plus.


« Ken Loach, son obstination à filmer les humiliés et les offensés pour mieux dénoncer tous ceux qui humilient et offensent » Telerama

 

On y voit l’engagement de jeunes gens venant de partout en en Europe pour défendre un idéal : la république et la démocratie. Mais aussi pour répondre à un appel qui résonne encore aujourd’hui : No pasaran !


David, le héros de l’histoire, fait partie de ces gens là. Et c'est, surtout, un personnage comme Ken Loach les aime : simple, presque simplet par moments, mais poussé par une conviction soudain révélée et, dès lors, inébranlable. C'est par idéalisme qu'il s'engage, en 1936, aux côtés des forces républicaines. Et c'est un peu par hasard qu'il rejoint le Poum, un petit groupe bien décidé à imposer la révolution active comme antidote au fascisme menaçant. Mais Staline ne l'entend pas de cette oreille. Le Petit Père des peuples a besoin de respectabilité et redoute que ces thèses extrémistes effraient les grandes puissances. Il s'agit donc d'isoler puis d'éliminer les milices du Poum. Il va y réussir très bien, les accusant, d'abord, d'être des traîtres trotskistes, puis, carrément, des agents de Franco. Ecoeurés, les militants du Poum rendront les armes et rentreront dans le rang. Ou se feront tuer.

 

Land and freedom n'est donc ni un film de guerre ni un film politique traditionnel. On n'y voit pas des soldats monter à l'assaut de positions ennemies en criant des hourras enthousiastes. Et la guerre civile espagnole, elle-même, n'intéresse Loach que parce qu'elle symbolise une époque où de pauvres gens, comme David, étaient prêts à mourir pour une certaine idée de la vie.


Land and Freedom brille d’une étincelle mi­litante, comme le POUM, une milice hétéroclite de gens venant de partout à la manière de notre mouvement.


Comme nous, ces gens ont un idéal et une horreur : le fascisme. Ils ont cette foi en eux et malgré les coups, les trahisons, ils ne cèdent pas et continuent de croire aux lendemains qui chantent même dans les pires moments.


Alors, comme eux, nous continuerons à nous battre, nous entendons aussi en 2013 le « No pasaran ! » qu’ils clamaient en 1936 et nous continuerons à le scander tant que les fascistes ou l’extrême droite existeront encore. Parce que nous sommes des socialistes et que l’histoire nous a montré que nous avons raison de lutter, parce que nous y croyons. Mais n’oublions pas que ce film nous met en garde contre ce qui a fait tomber le front républicain : la division.

 

Ce ciné-débat a été organisé suite à notre table-ronde autour du Front Républician.

 

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